Le coin des traducteurs

Une activité participative ouverte à tous les amants des langues et des littératures du monde désireux de se mesurer dans la traduction de textes.

Travail de groupe
Travail de groupe

Afin de dynamiser la recherche francoprovençale et de motiver de nouveaux chercheurs dans l'exploration de domaines qui attendent encore à être défrichés, le Cefp encourage la traduction à partir du francoprovençal et vers le francoprovençal, en tant qu'exercice littéraire et linguistique et en tant que pratique ludique et artistique axée sur le partage interpersonnel, intergénérationnel et intercontinental. L’expérience mûrie jusque-là est révélatrice du succès de l'initiative, mais encore plus du potentiel du francoprovençal, de sa littérature et de ses locuteurs : des classiques anciens et modernes, aux poètes de pays lointains, des textes écrits dans des langues territoriales aux textes issus des littératures de grande diffusion, le francoprovençal devient un élément de confrontation avec les cultures du monde, toutes époques et tous genres confondus.

Si les études francoprovençales commencent à être nombreuses en phonétique, morphologie, syntaxe et lexicologie, la sémantique et la stylistique sont très peu prises en compte dans l’analyse des structures de la langue et des représentations culturelles des locuteurs.

Or, à travers l’exercice de la traduction, il est possible de travailler autrement sur le francoprovençal : à l’échelle de son domaine d’usage, dans une dynamique de mise en commun et de capitalisation de ses richesses et particularités, en conjuguant son potentiel expressif avec la variation de ses formes dans le temps et l’espace.

Traduire pour réfléchir sur la langue

Entre 2011 et 2012, le Cefp a coordonné un groupe de travail afin de constituer un premier corpus de traductions : dialectologues, ethnologues, professeurs de langues et de littérature, enseignants de francoprovençal, écrivains, poètes, traducteurs expérimentés y ont partagé, et partagent toujours, leurs réflexions, en continuant à produire des textes nouveaux. L’objectif est double : la recherche stylistique et lexicologique afin de déterminer les stratégies expressives de l’écrivain-locuteur de francoprovençal et l’amorce d’une réflexion plus large dans la profondeur des structures du francoprovençal et des représentations culturelles de ses locuteurs. Les premiers thèmes ayant retenu l’attention des traducteurs sont la faiblesse terminologique dans certains champs sémantiques, la légitimité de l’emprunt de termes utilisés localement et l’expression des notions temporelles en l’absence de certains temps verbaux.

Question de registre

En outre, l’analyse des registres de langue s’est révélée cruciale dans ce parcours de réflexion. Pour les traducteurs, la carence du registre littéraire pose problème et semble menacer l’identité linguistique : de l’intérieur, étant donné que les locuteurs s’avouent tous, qui plus qui moins, en situation d’insécurité linguistique et en manque de références, mais aussi de l’extérieur, puisque l’identification d’une langue avec un registre uniquement oral et de plus en plus populaire en fragilise les structures aussi bien que les représentations de ceux qui parlent et/ou écrivent, mais aussi des non locuteurs. Nous pouvons ainsi dénombrer plusieurs stratégies : il y a ceux qui puisent exclusivement dans les réserves du patois local et ceux qui puisent dans un registre littéraire qu'ils sentent leur appartenir (dictionnaires, œuvres littéraires…), ceux qui ont recours à l'emprunt et ceux qui créent des néologismes, par exemple.

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